Introduire un numéro spécial sur la préparation physique, vraiment ?
On aimerait pouvoir passer outre, en plongeant directement dans le grand bain des articles rassemblés. Y plonger sans tarder, au hasard des pages, des envies, des besoins ; tantôt parcourir à grandes brassées l’océan des connaissances, tantôt se laisser surprendre par des courants inattendus qui, agités par quelques associations d’idées, nous jetteraient d’une rive à l’autre de nos croyances.
Tant de décennies accumulées, de prédécesseurs experts et innovateurs, tant de controverses aussi, quand on exige si souvent des entraîneurs qu’ils assument, seuls ou presque, les expériences, les connaissances divulguées de leur temps. Nous n’aurions pas assez de pages pour exprimer même l’essentiel de tout cela et on en serait presque fatigué d’avance. Aussi se contenterat-on ici de dire brièvement ce qui nous a réunis.
Les auteurs de ce numéro spécial ont une ambition de partage qui peut se dire en quelques mots : décrire une expérience, présenter une conviction accessible et ouverte, en proposant au large public lecteur de l’AEFA un numéro rafraîchissant, parfois innovant. En plus, cela vous confortera parfois et nous en avons un grand besoin, cela nous interpellera d’autres fois et nous obligera à la réflexion, à la modulation… à la révolution.
On entend souvent dire que pour changer les résultats de ses actions, il faut commencer par changer ses pensées, ses croyances. Autrement dit, pour rendre efficients nos entraînements ou meilleur le résultat de nos athlètes, il est inévitable qu’il faille sortir de nos croyances et faire évoluer notre pensée. S’il fallait encore une preuve, il aura bien fallu que quelqu’un sorte de ses croyances pour proposer un jour de sauter sur le dos… à la manière de Fosbury. Cela nécessita alors de se remettre en cause et ainsi traverser une période de transition où de nombreux doutes peuvent surgir que l’on traduit par des formules du type : « je n’ai pas le droit à l’erreur », « je ne suis pas capable de réussir ce challenge », « il est trop tard pour changer », etc.
Ces pensées peuvent venir parasiter le quotidien, se répéter en boucle et finir par freiner l’action ou empêcher la réussite du projet. On parle de croyances “limitantes”. Il y a quelques clés qui permettent de les repérer, les déconstruire et les remplacer par des croyances “aidantes” Les croyances s’installent inconsciemment dès l’enfance, héritées de nos parents, nos professeurs,
nos mentors, notre éducation, véhiculées par notre culture et par nos médias. Devenus adultes, nous continuons de les entretenir,
toujours à notre insu. Cependant, ces croyances ne constituent ni des faits ni des vérités, mais simplement des choses que l’on croit être vraies et qui vont finir par façonner notre vision de l’entraînement. Ainsi, pour reprendre la citation du Dalaï Lama, elles conditionnent nos actions, nos habitudes et nos comportements, déterminant ainsi en grande partie ce que nous obtenons de notre engagement.
Certaines sont bénéfiques pour nous et pour les athlètes. Mais d’autres sont en revanche limitatives, voire destructrices, et empêchent d’évoluer ou de s’adapter ou de progresser. Il faut alors s’assurer de la véracité de nos croyances et si besoin, accepter
de les changer.
Une croyance limitante ne donne pas le choix, elle contraint, elle bloque. Par exemple « j’ai toujours fait
comme cela » ou « je n’ai jamais fait de musculation ». On distingue trois grandes catégories, les plus courantes étant relatives au désespoir, à l’impuissance et à la dévalorisation…
Philippe Leynier (Introduction à la PP)
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